Vélo vert


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« Nous n’avons rien à craindre mais beaucoup à apprendre de la tribu vigoureuse et pacifique des arbres qui produit sans cesse pour nous des essences fortifiantes, des baumes calmants, et dans la gracieuse compagnie desquels nous passons tant d’heures fraîches, silencieuses et closes. […] Couchés sur le dos, la tête renversée dans les feuilles sèches, nous pouvons suivre du sein d’un repos profond la joyeuse agilité de notre esprit qui monte, sans faire trembler le feuillage, jusqu’aux plus hautes branches où il se pose au bord du ciel doux, près d’un oiseau qui chante. Çà et là un peu de soleil stagne au pied des arbres qui, parfois, y laissent rêveusement tremper et dorer les feuilles extrêmes de leurs branches. Tout le reste, détendu et fixé, se tait, dans un sombre bonheur. Élancés et debout, dans la vaste offrande de leurs branches, et pourtant reposés et calmes, les arbres, par cette attitude étrange et naturelle, nous invitent avec des murmures gracieux à sympathiser avec une vie si antique et si jeune, si différente de la nôtre et dont elle semble l’obscure réserve inépuisable. Un vent léger trouble un instant leur étincelante et sombre immobilité, et les arbres tremblent faiblement, balançant la lumière sur leurs cimes et remuant l’ombre à leurs pieds. » (Marcel Proust, « Les Plaisirs et les Jours », XXVI : Petit-Abbeville (Dieppe), août 1895)

Sauvages ou aménagées, nous avons beaucoup sillonné les zones vertes. Les morceaux, aujourd’hui fort dispersés, de l’ancienne Forêt charbonnière ont ainsi été systématiquement explorés. Il nous reste heureusement encore bien des bois à visiter. Nous livrons ici un répertoire des lieux traversés lors de nos balades. Quelques descriptions et anecdotes qui, on l’espère, donnerons l’envie de se ressourcer dans nos zones vertes, à pied ou à vélo.

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