(aan een vertaling wordt gewerkt!)
C’est une des mauvaises excuses pour ne pas utiliser son vélo : le mauvais temps. Le vélo, ça mouille, ça salit, ça refroidit, ça fait suer… Question de sensibilité, certes éminemment variable selon les époques [*], les individus. On répondra aux délicats par ceci.
La météo du cyclo
« Le mauvais temps. Le voilà l’argument ultime contre le vélo. Que répondre à l’automobiliste bien calé dans un confort somnolent, propulsé par une série de gestes répétitifs n’exigeant qu’un effort musculaire proche de zéro, et bercé par le babil sécurisant de son autoradio ? Alors qu’à l’extérieur, le cycliste semble, lui, livrer un combat dantesque contre les éléments. Que répondre ? Rien. Il serait vain de chercher à convaincre le voiturophile claquemuré que le froid ne se combat pas uniquement en poussant le bouton du chauffage. Après trois coups de pédale, le cycliste possède sa propre chaufferie intégrée, énergie propre et renouvelable (et gratuite !), activée par la turbine de ses deux genoux. Le rendement calorique de la combustion musculaire est d’ailleurs tel que le néo-cycliste en milieu polaire s’aperçoit rapidement qu’une fois de plus, il s’est habillé trop chaudement. Au bout d’un quart d’heure, la doudoune fait de la surchauffe, il devient urgent de se dépoitrailler. Sous l’oeil éberlué de l’automobiliste à mille lieues d’imaginer qu’on puisse être dehors sous le zéro et au chaud tout à la fois. Voilà bien un effet pervers de l’engrenage chauffage central à la maison-chauffage sous le tableau de bord à la voiture-climatisation au bureau. Où est le CONTRASTE qui fait les sensations réussies ? Notre ami l’automobiliste, à son insu, s’est laissé aspirer par un cycle anesthésiant, une tonalité de sensations monocordes. Notre ami le cycliste, exposé par nature à la fureur ou à la bienveillance des éléments, avec un brin de fatalisme acquis au fil des averses impromptues, maintient, à son insu aussi, le lien ténu qui le relie au vivant. » (Didier Tronchet, « Petit traité de vélosophie. Le monde vu de ma selle », Plon, 2000)
Certes, mais lorsque les conditions climatiques sont extrêmes, que faire ?
“Tombe la neige”
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il est tout à fait possible de rouler à vélo dans la neige. Attention toutefois, pour les longues balades dans les paysages enneigés, c’est un enchantement pour les yeux, pas pour les mollets : il faut redoubler d’efforts pour surfer sur la neige, d’autant plus que celle-ci est haute. Tenez en compte lorsque vous évaluerez les distances. Et puisqu’il est question d’itinéraire, n’oubliez pas que la neige peut recouvrir complètement des petites pistes ou sentiers, au point de les rendre parfaitement invisibles. Idem pour les balisages. Préférez donc pour le coup les nationales ou les axes plus dégagés, par temps de neige, il y a de toutes façons moins d’automobilistes à se risquer dehors, le dimanche du moins. Modérez sensiblement votre vitesse, car quand le verglas apparaît, ça se complique… Il n’y a pas vraiment de trucs pour éviter les plaques de verglas, tout est dans l’art de (bien) tomber… A faible vitesse, les risques sont limités, sauf malchance. Petits conseils de base au cycliste hivernal : baisser sa selle et diminuer la pression des pneus, pour être plus à l’aise. Et ne pas hésiter à redevenir piéton à certains endroits, comme dans les pentes par trop raides.
Quant aux équipements “neige” pour le vélo, il n’en existe pas vraiment, à part des pneus à clous en cas de verglas. Vérifiez que vos pneus ne sont pas trop lisses. Les gros pneus type vétété sont bien sûrs mieux adaptés à la neige que ceux des vélos de ville et, a fortiori, de ceux des vélos de course (qu’on vous déconseille franchement) – le record de l’heure ne sera de toutes façons pas battu dans la neige. Pensez aussi à nettoyer votre vélo, et surtout à rincer la chaîne (et au besoin, à la graisser ou huiler), car le sel utilisé sur les routes attaque le matériel. Mais le nec plus ultra, c’est le « fat bike ». Les fat bike sont des VTT équipés de pneus énormes de 4 pouces et plus, soit deux fois plus gros que des pneus de VTT traditionnels, associés à un cadre rigide. Les gros pneus offrent une adhérence parfaite sur tous les terrains y compris la neige et le sable, ils sont conçus pour passer partout, même là où les VTT éprouvent des difficultés, sentiers boueux et glissants, caillasse,… Les fat bike sont très tendance, on peut notamment en trouver dans les stations de ski, mais depuis quelques temps, on les voit même dans nos villes. Pionniers en la matière, les cyclistes du Canada et de l’Alaska utilisent des modèles dits de Surly (modèle Pugsley). Ce sont des vélos prévu pour la neige, qu’on utilise notamment pour la légendaire course de la « Yukon Quest » – normalement une course de chien de traîneaux devenue aussi course de vélo en conditions extrêmes, huit jours entre -20° et -40°C… Modèle peut être pas forcément rentable en Belgique, vu qu’il ne neige presque plus et que ce vélo coûte tout de même près de 2000 euros. À voir sur le site de cette jeune femme un peu givrée. Moins courant, le vélo hybride, où un patin à glace à remplacé la roue avant, comme le « Capo Elite Eis », un modèle (rare) autrichien des années 60. [**]
Disons encore que, statistiquement, le cycliste n’a que 7 ou 8 % de chance ou de malchance de subir une averse – contrairement à l’impression générale, il ne pleut pas si souvent… Si malgré tout vous tenez absolument à éviter la pluie, consultez les sites météo ad hoc, par exemple « Buienradar.be », qui vous avertit du passage des gros méchants nuages. Ou préférez la méthode traditionnelle des météorologues suisses (Schweizer Wetterprophet 1, Schweizer Wetterprophet 2).
À noter enfin que le pire ennemi du cycliste n’est pas la pluie, mais le vent.
[] Cf. Alain Corbin, « Pour une histoire de la sensibilité au temps qu’il fait », in « Le Ciel et la mer », Flammarion, 2014. [*] Cf. Michael Embacher, « Cyclopedia. 90 vélos d’exception », Eyrolles, 2011, p. 88.